Sept nuits d’insomnie – Elsa Osorio

Sept nuits insomnie - Elsa Osorio
Sept nuits d’insomnie – Elsa Osorio
(Callejón con salida, 2009)
Métailié, 2010, 156 pages
Traduction de François Gaudry


Nous retrouvons dans ce recueil des histoires relevant du même thème que Luz ou le temps sauvage. Mais d'autres textes sont plus étranges. L’éditeur parle de « fantastique » et d’allégorie ; une chose est sûre, je n’ai rien compris à ces textes-là et me garderai bien, dès lors, d’en parler.


A travers ces nouvelles et ces personnages marqués, l'autrice présente diverses situations liées à la dictature. Nous y croisons des victimes, des bourreaux, des personnes aux profils moins tranchés aussi, pris en otage par un système politique qui étouffe.
Elsa Osorio évoque leurs relations à différentes époques : pendant les faits et / ou des années plus tard, des relations parfois ténues comme celle entre cet homme croisant par hasard le chemin d’une femme recherchée par la junte mais aussi des relations familiales, un père essayant de se justifier auprès de son fils ou encore, dans la première et lumineuse nouvelle, les rapports entre une jeune femme et son jumeau disparu.


Ce qui marque dans ces textes, c’est cette lueur d’espoir, cet optimisme qui ne veut pas céder, cette volonté de partir sur de nouvelles bases, dans un nouveau pays, de l’autre côté de l’océan parfois. Cela n’empêche pas les cauchemars de se manifester, mais chacun essaie de retrouver une vie aux apparences normales.


Comme dans Luz ou le temps sauvage, l’autrice revient dans un texte sur les vols des bébés des « subversifs » emprisonnés / assassinés. Elle fait également référence aux procès de Madrid. Son œuvre engagée traite de thèmes qui me sont chers : les Droits de l’Homme, la lutte contre les dictatures, le rôle de la société civile, etc. Elle le fait à travers des personnages complexes où les sentiments se mêlent et se déchirent. Osorio nous fait partager leurs peurs, leur courage, leurs questionnements. Et c’est ainsi que ce patchwork de textes dessine le visage d’une époque qui, bien que révolue, n’a pas fini de laisser des traces.