Le
labyrinthe d’une vie – Adam Foulds
(The Quickening Maze, 2009)
Piranha, 2017, 224
pages
Traduction d’Antoine Cazé
Nous
sommes au milieu du XIX, dans la campagne anglaise. John Clare, poète paysan
qui a connu le succès, est interné volontairement dans l’asile du Dr Allen. Au
même moment, Alfred Tennyson, poète en pleine ascension, accompagne son frère
qui doit être interné. Il y a aussi Hannah, dix-sept ans, fille du Dr Allen,
qui s’entiche de Tennyson mais surtout qui cherche sa place dans la vie en tant
que femme. Bien d’autres rôles secondaires habitent ces pages.
Il y a plusieurs
aspects particulièrement réussis dans ce roman. Tout d’abord, les descriptions
de la nature (le livre est découpé au fil des saisons) mais aussi de l’âme des
humains. Ensuite, on notera le talent d’Adam Foulds pour recréer des
personnages connus en les présentant sous le filtre de la fiction, cela avec un
naturel impressionnant. Le plus émouvant c’est John Clare, qu’Adam Foulds fait
vivre avec une empathie peu commune.
« Le labyrinthe d’une vie sans aucune issue,
chemins empruntés, lieux visités. »
Si le début de ma
lecture a été laborieux car nombreux sont les personnages et divers leurs
univers, je me suis laissée happer par l’écriture (et la traduction) lumineuse,
picturale et sensible de Foulds.
La dépression de
Clare qui vire à la folie ; l’impénétrabilité de Tennyson ; les
tâtonnements d’Hannah ; l’ambition (folle ?) d’Allen : tout nous
touche presqu’à en faire mal. Tous sont (hyper) sensibles, en recherche.
« Bien sûr, les poètes donnaient l’impression
qu’ils étaient passionnants et merveilleux dans leurs poèmes ; la réalité
ne pouvait qu’être différente. »
Roman intimiste, Le labyrinthe d’une vie ausculte des
cœurs en quête avec grâce et subtilité. A découvrir.
Ce livre m’a été transmis par l’éditeur.