La vie selon Florence Gordon – Brian Morton

La vie selon Florence Gordon – Brian Morton
La vie selon Florence Gordon – Brian Morton
 (Florence Gordon, 2014)
10/18, 2017, 360 pages
Traduction de Michèle Hechter

 
A soixante-quinze ans, Florence Gordon a décidé d’écrire ses mémoires et de relater son engagement féministe.
 
« Elle n’était pas femme à tenter de paraître plus jeune que son âge […] Elle ne se teignait pas les cheveux, elle ne s’intéressait pas au Botox, elle ne se blanchissait pas les dents. [ …] Elle n’était pas femme à vouloir retrouver sa jeunesse parce qu’elle estimait sa vie actuelle très intéressante.
C’était donc une femme forte, fière, indépendante d’esprit qui acceptait son âge et qui pourtant se sentait encore très jeune. Elle était aussi, à en croire ceux qui la connaissaient et même ceux qui l’aimaient, une vraie emmerdeuse. 
»


 
J’ai adoré ce personnage ! Caustique, fine, avec un caractère bien trempé mais surtout totalement imperméable aux convenances, Florence Gordon est une femme fidèle à des principes et à elle-même, quoi qu’il en coûte.
 
« Mieux vaut exiger qu’implorer. »
 
Dotée d’un fils mollasson, d’une belle-fille idolâtre (qu’on a envie de baffer), d’un ex-mari pitoyable, Florence aspire à la tranquillité. C’est sans compter l’article élogieux que publie la New York Times Book Review qui donne une visibilité sans précédent à notre héroïne.
 
 
Le roman est bien construit ; Morton fait preuve de beaucoup de psychologie et de maîtrise narrative.
Si des passages m’ont ennuyée car ils concernaient des personnages sans relief (en particulier la belle-fille horripilante), j’ai dévoré l’ensemble et alterné les fous rires et une certaine émotion lors de moment forts, voire poignants. Florence est toute en retenue, touchante, et si l’on peut penser qu’elle se ferme des opportunités de rapprochement avec sa petite-fille, on ne peut que remercier l’auteur de ne pas céder à la facilité en faisant réagir Florence conformément à son personnage.
 
On n’est pas loin du coup de cœur.