La mort du père – José Luis Peixoto
(Morreste-me, 2009)
Grasset, 2013, 64
pages
Traduction de
François Rosso
« Je suis revenu aujourd’hui vers cette terre désormais cruelle. »
Dans ce
bref récit, l’auteur se rappelle son père, le fait revivre dans leurs moments
de complicité et dans les lieux de l’enfance marqués par le souvenir. En
contrepoint, la douleur causée par la disparition précoce est présente.
Se
souvenir pour conjurer la mort tout en ne faisant que mettre en relief cette
perte.
Le thème
de la mémoire, a fortiori celle
rattachée aux êtres aimés aujourd’hui disparus, me touche spontanément. Pourtant,
je suis restée extérieure à ce texte. Si j’ai cru à la sincérité de l’auteur,
son style à la poétique minimaliste m’a agacée. Ce dépouillement paraît soudain
surfait ; l’auteur écrit pour écrire, il se regarde écrire et le sens se
délite dans des images fades.
L’adoration
de l’auteur pour son père m’a également gênée à titre littéraire. Dans la vie
quotidienne, je n’irais pas nécessairement critiquer une telle relation mais, à
lire, cet éloge, cette « ode » selon la quatrième n’est vraiment pas
ma tasse de thé.
Sur le
fond, Peixoto mise sur la pudeur et je lui en suis reconnaissante, mais la
forme semble dénaturer le propos et cela gâche tout.
« Jamais je n’oublierai. »