Le bruit des choses qui tombent – Juan Gabriel Vásquez
(El ruido de las cosas al caer, 2011)
Editions du Seuil, 2012, 293 pages
Traduction de Isabelle Gugnon
(existe en poche chez
Points)
A l’aube de ses
40 ans, Antonio Yammara se souvient de l’événement qui changea sa vie. Fin des
années 90, alors qu’il est un jeune professeur de droit à Bogotá et vit dans
l’insouciance, il rencontre Ricardo Laverde dans une salle de billard où il a
ses habitudes ; le destin de Laverde va bouleverser la vie d’Antonio. Il
se souvient de Bogotá dans les années 70-80 quand les assassinats étaient
choses communes, conséquences de la lutte du gouvernement contre les cartels de
la drogue.
Ce livre nous
plonge dans l’histoire de toute une génération, celle de l’auteur, qui a grandi
dans un univers bien particulier. Certes, ils étaient enfants, adolescents,
jeunes étudiants mais leurs vies ont été marquées psychologiquement, et les
adultes qu’ils sont devenus portent encore ces traces indélébiles.
« L’expérience ou ce que nous qualifions de
tel n’est pas l’inventaire de nos douleurs, mais la compassion que l’on ressent
pour la douleur des autres. »
C’est un roman
qui marque, incontestablement.
> La qualité de la réflexion permet au
lecteur de balayer tous les aspects de cette période de l’Histoire colombienne.
L’auteur nous fait ressentir le climat d’alors et la peur qui imprégnait les
esprits au point de modeler le comportement des gens à vie. C’est ainsi que le
passé et le présent se répondent.
> La qualité de la narration n’est pas en
reste. Avec beaucoup de justesse et un sens du récit consommé, l’auteur nous
offre un superbe roman sur la Colombie et ses traumatismes.
Le bruit des choses qui tombent
symbolise tout ce qui fait notre fragilité. Notre vie ne nous appartient jamais
tout à fait ; c’est ce que nous rappelle ce très beau titre.