Lanny - Max Porter
(Parution VF à
venir)
Faber & Faber, 2019, 210 pages
Dans un village non loin de Londres, un couple s’est
installé depuis peu ; ils ont un jeune enfant, Lanny. On y trouve aussi
Mad Pete, l’artiste sur le déclin, et Peggy, vieille femme radotant à la grille
de son jardin. Mais ce village est aussi habité par Dead Papa Toothwort,
créature fantastique qui s’est réveillée d’un long sommeil, qui observe et
écoute les vivants, plus particulièrement Lanny.
Dans la lignée de son premier roman, La douleur porte un costume de plumes,
Max Porter propose une histoire aux airs de conte, aussi doux et tendre
qu’effrayant.
Le charme vient avant tout de Lanny, cet enfant un peu
à part, à l’univers très personnel, qui vit dans sa tête et aime se cacher. Il
se lie d’amitié avec Pete, lui aussi un être marginal. Il est question d’acceptation,
de différence, d’êtres à part.
‘I wanted dinner
parties… where nobody speaks for a while, where we talk about books we’ve read,
and someone falls asleep and it’s not weird or eccentric, it’s just slow and
kind, unhurried and accepting.’
Le livre évoque aussi la question de la transmission
(et de la continuité entre les
générations, les vivants et les morts), des liens qui se créent spontanément, d’une
opposition entre ce que l’on perçoit et les flux souterrains, de la nature et de
notre rapport à elle.
‘what she
thought of as his real existence, was only a place he visited.’
C’est inventif, parfois déroutant, toujours fascinant.
Max Porter est un véritable artiste en ce qu’il porte en lui un univers très
personnel, à nul autre pareil. Il nous parle de nos peurs impartageables, de
nos failles, de nos aspirations, de la fausse légèreté de l’enfance, le tout
dans une langue poétique.
Une belle lecture hors des sentiers battus.