Dans la vallée – Hannah Kent


Dans la vallée – Hannah Kent
Dans la vallée – Hannah Kent
 (The Good People, 2016)
Presses de la Cité, 2018, 480 pages
Traduction de Karine Reignier-Guerre


Après nous avoir plongés dans l’Islande du XIXe (A la grâce des hommes), l’Australienne Hannah Kent revient avec une histoire irlandaise de la même époque et également inspirée d’un fait divers.

Si j’avais été un brin agacée par les critiques dithyrambiques reçues par le premier roman (très bien mais pas exceptionnel non plus), je suis étonnée que celui-ci ne fasse pas au moins autant parler de lui car Dans la vallée est plus abouti qu’A la grâce des hommes.

Nóra Leahy a perdu son mari et sa fille et se retrouve seule avec son petit-fils de quatre ans, infirme. Pourtant, Nóra s'en souvient : quelques années plus tôt, Micheál marchait et commençait déjà à parler. Que lui est-il arrivé ? A-t-il été changé, remplacé pendant la nuit par les fées qui auraient posé une autre créature dans le berceau ? Est-ce à lui que la vallée doit la malédiction qui la frappe ?
Mary, la jeune servante que Nóra vient d'engager, se laisse impressionner par les commérages du village et les rapporte à sa maîtresse. Il semble que la seule personne en mesure de sauver Micheál soit une originale, qui vit seule dans la lande et parle le langage des plantes et des fées. Car, même si tout le monde s'en méfie, on sait que la vieille Nance Roche a le don, qu'elle communique avec le peuple invisible, et qu'il n'y a qu'elle pour faire revenir ceux qui ont été enlevés.

Encore une fois, Hannah Kent a réussi à m’intéresser à une période du passé, à des mœurs arriérées (les croyances païennes et religieuses ne sont pas mon fort). Elle donne vie à des personnages auxquels on s’attache un peu et cette fois c’est Nance Roche qui m’a bouleversée.
Ce qui passionne, c’est de suivre les tensions qui existent et se créent entre les personnages de cette petite communauté perdue : les griefs personnels et les superstitions viennent se mêler, pour le pire. On est saisi par cet effet tragique qu’a su mettre en scène l’autrice et qui découle immanquablement sur le drame final.

Une lecture détente qui vaut le détour.


Ce livre m’a été transmis par l’éditeur.