Zinc – David Van Reybrouck

Zinc – David Van Reybrouck
Zinc – David Van Reybrouck
 (Zink, 2016)
Actes Sud, 2016, 75 pages
Traduction de Philippe Noble
Après avoir lu en 2015 son essai Contre les élections, j’étais curieuse de cet ouvrage qui m’a opportunément été offert
Zinc raconte l’histoire d’un homme, Emil Rixen (ce n’est même pas son nom véritable tout en l’étant… Une histoire dans l’histoire comme tout le livre) et d’un village, Moresnet-neutre (mais il a d’autres noms) qui ont changé de nationalité à cinq reprises sans que le premier n’ait jamais traversé une frontière (« Ce sont les frontières qui l’ont traversé »).
Quel rapport avec le zinc ? Le minerai se trouvait à cet endroit et, comme toujours, les puissances nationales se battirent pour avoir sur leur territoire le gisement. Ce territoire, c’est aujourd’hui les cantons de l’Est qui regroupent la communauté belge germanophone. J’en avais entendu parler une première fois dans le roman d’Armel Job, Les fausses innocences et cela aussi m’avait rendue curieuse.
Subtile charge contre les nationalismes, ce livre réussit le pari d’être passionnant, accessible et brillant.
Emil combattra une première fois dans l’armée belge (Première Guerre Mondiale), puis il sera réquisitionné par l’armée allemande (Seconde Guerre Mondiale). C’est un homme plutôt ordinaire qui se retrouvera otage de nations préoccupées avant tout par les frontières.
L’organisation particulière de Moresnet-neutre vaut aussi la peine d’être découverte.


Cet excellent essai est à recommander à tous les curieux. Je ne lui ai trouvé aucun défaut. Et j’ai désormais très envie de lire Mission bien que ses quatre cents et quelques pages m’effraien
 

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