Lettre à la république des aubergines – Abbas Khider
(Brief in die Auberginenrepublik, 2012)
Piranha, 2016, 144 pages
Traduction de Justine
Coquel
Alors qu’il était étudiant, Salim retrouvait des amis pour
parler littérature. L’activité étant peu aux goûts du régime de Saddam Hussein,
il fut arrêté et emprisonné. Ayant pu fuir, il est désormais réfugié dans la
Lybie de Khadafi.
Depuis, il est sans nouvelle de ses proches et plus
particulièrement de sa fiancée. Il voudrait l’assurer de son amour fidèle et,
sans possibilité de conversation téléphonique, il souhaite lui faire parvenir
une lettre. Mais la censure veille et Salim doit passer par un réseau clandestin
bien huilé.
Le lecteur va suivre l’acheminement du courrier à travers une
série de narrateurs.Bien que bref, ce roman nous fait entrer de plain-pied dans un territoire que l’on connaît généralement de loin, à travers les guerres. En quelques chapitres directs, il dessine les contours d’une région et plus particulièrement d’un pays (l’Irak, la république des aubergines) à travers ses nationaux aux statuts aussi divers que réfugié, policier, ou encore femme au foyer. On se rend compte en définitive que quelle que soit la position sociale de chacun, tous sont piégés par un système qui encourage la corruption et qui ne se fait respecter que par la peur.
Il est également intéressant de percevoir l’Irak, le régime
de Saddam Hussein et les conflits entre différentes populations autrement qu’en
tant qu’Occidental.
Bien qu’évoquant des sujets graves et peu réjouissants,
l’auteur garde un ton léger, presque drôle par moment, rendant la lecture
étonnante et aisée.
La fin est particulièrement remarquable.