Le Horla – Guy de Maupassant
(Première
publication : 1886-1887)
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Un homme décrit dans son journal intime les
manifestations auxquelles il est sujet, essentiellement la nuit. Il a le
sentiment que quelqu’un s’introduit chez lui, le regarde dormir, voire essaie
de s’en prendre à lui, etc. Mais il n’arrive jamais à apercevoir l’individu et
il en devient encore plus dingue.
Le texte est fort
bien construit, avec une tension allant crescendo et les moments de répit
ne servent qu’à enfoncer le clou par la suite. Bien que quelques digressions
viennent se greffer sur le récit des événements, il est logique que le
narrateur essaie de trouver des explications même si ces dernières ne font,
finalement, qu’alimenter sa folie.
Bien qu’aimant beaucoup les écrits de Maupassant,
c’était la première fois que je lisais Le
Horla. La nouvelle est archi-connue au point que l’on sait exactement de
quoi il est question avant même de la lire. Pourtant, les qualités stylistiques du texte font que l’on se régale, histoire
connue ou non. L’écriture de Maupassant est toujours vive, évocatrice aussi
pour donner vie à cet être invisible,
impalpable, indescriptible si ce n’est dans ses pouvoirs.
Le Horla,
incarnation de la folie, est formidablement bien rendu au point que le lecteur
ressent un trouble, se demandant si
le narrateur n’est pas un peu lucide malgré tout. Pas dans ses descriptions de
cette force maléfique mais dans les moments de rémission, l’homme semble
redevenir relativement sain d’esprit (ou du moins, pas aussi déséquilibré qu’on
l’avait imaginé).
Le
narrateur parviendra-t-il à se
débarrasser de l’intrus ? Comment se libérer de sa propre
folie ? Comment expulser un être qui fait partie de vous ? Sans trop en
faire, Maupassant fait toucher du doigt la douleur de ne plus être tout à fait
soi.