Sans personne – Barbara Gowdy
(Helpless, 2007)
Actes Sud, 2008, 338 pages
Traduction de Dominique Hollier
La jeune Rachel, neuf ans, est d'une beauté exceptionnelle.
Elle vit seule avec sa mère dans un quartier populaire de la ville. Un soir
d'orage, sa mère rentre tard à la maison et ne la trouve plus.
Barbara Gowdy déploie
ici toute l’acuité psychologique dont elle est coutumière. En vérité, le roman
ne repose que sur cela et l’intrigue n’est qu’un prétexte à l’étude de
personnages dans une situation stressante.
A partir d’un
fait divers, c’est toute une société qui est observée au microscope ; cela
a déjà été fait mais avec des talents variés. Gowdy sort toujours des sentiers
battus ; ses histoires sont anticonformistes et ses personnages, loin des
stéréotypes, réagissent avec une personnalité propre qui les rend plus vrais
que nature.
Ecrire que Sans
personne est un thriller psychologique est à la fois vrai et faux car c’est
un peu plus que cela. Gowdy met à jour la détresse de ses personnages, leurs
vies esseulées et leur incapacité à trouver des échappatoires valables.
Les dernières
phrases sont un peu troublantes mais
peut-être traduisent-elles bien le désarroi psychologique du kidnappeur même si
on n'arrive jamais tout à fait à bien le cerner, ni surtout à comprendre ce qui
a pu le conduire à devenir ainsi.
C'est un livre qui
donne matière à penser pendant un moment et que l’on n’oublie pas facilement,
des caractéristiques récurrentes des romans de la Canadienne.
Un livre et une
auteur à découvrir si ce n’est déjà fait !