Calpurnia – Jacqueline Kelly

Calpurnia – Jacqueline Kelly 
Calpurnia – Jacqueline Kelly
 (The Evolution of Calpurnia Tate, 2009)
Ecole des Loisirs, 2015,495 pages
Traduction de Diane Ménard


Calpurnia Tate a onze ans. Dans la chaleur de l'été, elle s'interroge sur le comportement des animaux autour d'elle. Aidée de son grand-père, un naturaliste fantasque et imprévisible, elle note dans son carnet d'observation tout ce qu'elle voit et se pose mille questions. On est dans le comté de Caldwell, au Texas, en 1899. Tout en développant son esprit scientifique, Calpurnia partage avec son grand-père les enthousiasmes et les doutes quant à ses découvertes, elle affirme sa personnalité au milieu de ses six frères et se confronte aux difficultés d'être une jeune fille à l'aube du XXe siècle. Apprendre la cuisine, la couture et les bonnes manières, comme il se doit, ou se laisser porter par sa curiosité insatiable ?


C’est une jolie histoire, dotée d’une héroïne instantanément attachante, tout comme l’est son grand-père ; leur relation est un des pivots de l’intrigue. Ce qui m’a séduite, c’est la découverte de la science par Calpurnia. Les passages sur l’observation de la nature, faune et flore, sont enchanteurs ; cependant, ceux concernant l’apprentissage de la démarche scientifique sont encore meilleurs : il s’agit de dépasser notre rapport instantané au monde et de chercher à comprendre ce contre quoi notre esprit bute.

Malheureusement, face à cette ouverture du monde et de l’esprit de Calpurnia, on trouve l’apprentissage des tâches ménagères. Calpurnia est la seule fille de la portée et son sort fait enrager. La gamine ne se laisse pas faire sans rebuffades mais quelle marge de manœuvre a une enfant ? Si je n’ai pas été très séduite par ces moments manquants d’originalité et de charme dans l’approche, je comprends bien le propos de l’autrice : nous sommes en 1899 et la condition de la femme est lamentable. Les perspectives d’avenir sont déprimantes et s’occuper du standard téléphonique est au sommet de l’échelle. J’aurais aimé, toutefois, que ces questions prennent moins de place et que la narration se concentre sur la nature, la science et le duo Calpurnia / grand-père.


Ces pages se dévorent et enchantent par leur fraîcheur : à découvrir !


De 12 à 16 ans selon l’éditeur (plutôt de 8 à 12 à mon sens – ça reste très « gamin »)

Prix Sorcières 2014, catégorie « Romans ados »

Le site de l'autrice.